Camille Etcheverry, membre du projet QUALI-DEC, présentera sa THESE de Doctorante en Santé Publique/Epidémiologie le 21 novembre 2024 à Université Paris cité, sur le thème : « Voie d’accouchement dans les pays à faible et moyen revenu : facteurs non cliniques influençant la prise de décision ! »
Ouverte au public, cette soutenance aura donc lieu le jeudi 21 novembre 2024 à 14h à l’Université Paris Cité – Campus des Saints-pères (Paris 6ème) et comptera parmi les membres du jury :
- Valérie BRIAND, directrice de recherche, Epicentre/MSF, Rapporteure
- Véronique FILIPPI, full professor, London School of Hygiene and Tropical Medicine, Rapporteure
- François GOFFINET, professeur des universités, Université Paris Cité, Examinateur
- Henri-Jean PHILIPPE, professeur des universités, Université Paris Cité, Membre invité
- Ana Pilar BETRAN LAZAGA, medical officer, OMS, Membre invité
- Alexandre DUMONT, directeur de recherche, IRD, Directeur de thèse
En résumé : ces 30 dernières années, les taux de césariennes ont considérablement augmenté, sans bénéfice évident pour la santé maternelle et néonatale. En l’absence d’interventions efficaces, les taux de césariennes continueront d’augmenter, en particulier dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Le projet QUALI-DEC vise à mettre en œuvre des interventions non-cliniques pour réduire les césariennes non médicalement justifiées dans quatre pays : Argentine, Burkina Faso, Thaïlande et Vietnam.
Réalisée au sein de ce projet, cette thèse devait mieux comprendre les facteurs non-cliniques qui conduisent à l’augmentation des taux de césariennes dans les 32 hôpitaux participant au projet. Nous avons évalué les facteurs maternels et organisationnels qui influencent le recours à la césarienne dans un échantillon représentatif de femmes à bas risque de césarienne venant d’accoucher dans les hôpitaux participants, à partir des données d’une enquête transversale. Pour cela, nous avons mobilisé des modèles de régression logistique multi-niveaux et une analyse avec appariement par score de propension. La préférence des femmes pour la césarienne, faible dans notre échantillon bien que variable en fonction des pays, plus fréquente chez les femmes nullipares et motivée par la peur de la douleur et de l’accouchement, favorise le recours à la césarienne. Des facteurs liés à l’organisation des soins, à la disponibilité des ressources et à l’activité des hôpitaux, influencent également le recours à cette intervention. Bien qu’identifiés à l’issue de cette recherche, ces facteurs ne sont pas les principaux responsables des taux élevés de césariennes parmi les femmes à bas risque dans les hôpitaux. D’autres facteurs non mesurés tels que la qualité des soins pendant le travail et l’hétérogénéité des pratiques cliniques sont probablement des déterminants essentiels à prendre en compte. Il est urgent de faire en sorte que le processus décisionnel soit fondé, dans ce contexte, sur l’intérêt des femmes au vu des risques et bénéfices de chaque mode d’accouchement, leurs attentes et leur situation clinique. Pour cela, il est nécessaire d’améliorer l’expérience des femmes lors de l’accouchement, favoriser leur implication dans la prise de décision pour la voie d’accouchement et promouvoir l’adhérence des cliniciens aux bonnes pratiques.
Félicitations et bonne chance à Camille Etcheverry pour sa thèse, pour son travail remarquable qui a duré 3 ans. Nous lui adressons un grand merci pour son investissement et pour sa contribution sur le plan scientifique et humain au projet QUALI-DEC.
Et pour plus d’informations sur QUALI-DEC : consultez notre site ou téléchargez notre application : www.qualidec.com ou accédez à notre MOOC : mooc.qualidec.com