Ces journées scientifiques médico-tropicales sont organisées par la GISPE – groupe d’intervention en santé publique et épidémiologie – depuis 2012. Cette année, elles sont consacrées à deux thèmes :
– Sport et santé en milieu tropical ;
– Répercussion des crises sur la santé des populations locales.
Les conflits armés, les catastrophes et les crises sanitaires constituent un problème de santé publique qui pose un sérieux défi aux systèmes de santé des pays du Sud, souvent fragiles et en développement. Les femmes font partie des personnes les plus vulnérables pour de multiples raisons, dont certaines déjà présentes avant les crises. Les violences sexuelles et les viols qu’elles subissent fréquemment contribuent à l’augmentation des grossesses non désirées. Les femmes enceintes font face à une détérioration de l’accès aux services de santé, eux-mêmes sous équipés et mal approvisionnés en médicaments et consommables. On constate par exemple que les taux de mortalité maternelle les plus élevés en 2017 concernaient les pays le plus touchés par les conflits armés, comme le Tchad, le Sud Soudan et la Somalie. Un autre exemple est le dernier rapport de l’OMS sur l’état de santé de la population mondiale en 2021 qui révèle une augmentation de la mortalité maternelle et périnatale liée à la pandémie de COVID-19.
En matière de mortalité maternelle, l’OMS annonce que près de 95 % des décès maternels, dont la plupart auraient pu être évités, sont survenus dans les pays à revenu faible ou intermédiaire en 2020. Et paradoxalement, en période post-conflits ou post-crises, on rencontre aussi des problèmes associés à une « surutilisation de ces mêmes soins » qui manquaient ou à une « utilisation inappropriée » de certaines pratiques médicales, notamment dans des camps de réfugiés.
L’exemple le plus frappant est dans le domaine de l’accouchement, avec un constat alarmant concernant le taux élevé de césariennes pratiquées sur les femmes réfugiées dans des pays en proie aux conflits et aux déplacements. C’est pourquoi en temps de crise, des données fiables relatives à la santé des femmes et à la reproduction sont nécessaires pour éclairer les politiques publiques. Des interventions efficaces existent pour limiter l’impact des conflits, catastrophes et crises sanitaires sur la santé maternelle et reproductive.
Le projet de recherche QUALI-DEC vise à réduire le nombre de césariennes non justifiées médicalement en fournissant aux femmes enceintes et aux professionnels de la santé des outils pour les aider à faire des choix éclairés sur le mode d’accouchement et à recourir de manière appropriée à la césarienne, particulièrement nécessaire pour aider les populations de femmes réfugiées.
Présentations et échanges avec des acteurs de terrain du monde de la recherche, des établissements de soins ou du secteur associatif composent cet événement. Programme détaillé : http://www.gispe.org/Programme_Actus_2024.pdf
Et pour plus d’informations sur QUALI-DEC, consultez notre site ou téléchargez notre application : www.qualidec.com
Et accédez à notre MOOC : mooc.qualidec.com